Le lauréat allemand de la catégorie Creative Open des Sony World Photography Awards, Boris Eldagsen, a refusé son prix après avoir révélé que son œuvre avait été créée en utilisant l’IA.

Pourtant le doute était permis !


Le concours de photographie Sony World Photography Awards de cette année a été marqué par une victoire peu commune. Le photographe allemand Boris Eldagsen a remporté le prix dans la catégorie « création » pour son œuvre intitulée « Pseudomnésie : l’électricienne ». 
Toutefois, l’œuvre en question n’a pas été photographiée par Eldagsen lui-même, mais plutôt générée par une intelligence artificielle (IA).

L’image gagnante fait partie d’une série intitulée « Pseudomnésie : faux souvenirs », imaginée par l’artiste. Cette série est constituée de faux souvenirs du passé, qui n’ont jamais existé et que personne n’a photographiés. L’œuvre de Boris Eldagsen a suscité un débat sur la question de savoir si les images créées par une IA peuvent être considérées comme de l’art.


Un porte-parole de Sony a déclaré à la BBC que les juges du concours avaient considéré que « la catégorie créative étant ouverte à diverses approches expérimentales, […] Boris rentrait dans ces critères ». Cependant, Eldagsen aurait minimisé « l’ampleur de l’implication de l’IA » lors de la présentation de son œuvre.

L’IA n’est pas de la photographie, selon Eldagsen.
Boris Eldagsen a finalement décliné la récompense, expliquant que « l’IA n’est pas de la photographie. Je ne peux donc pas accepter ce prix ». Toutefois, pour l’artiste, qui souhaitait « ouvrir le dialogue » sur le futur de la photographie et la place de l’intelligence artificielle, la mission est réussie. Sony a accepté de poursuivre la discussion sur le sujet dans une section de questions/réponses sur son site internet, en collaboration avec le photographe. L’artiste conclut qu’il espère qu’en « marquant l’histoire » de la sorte, il accélérera « le processus de prise de conscience des organisateurs de ces compétitions à créer des concours distincts pour les images générées par les IA ».


Est-ce que certains indices ont pu suggérer au jury l’utilisation d’une IA ?


Oui, un ensemble d’éléments nous a conduit à suspecter une création typique de Midjourney.

B, E – Même si les mains n’ont pas de défauts majeurs, la main gauche et celle de droite, qui appartiennent au deuxième personnage, sont disparates, l’une est toute boursouflée et l’autre effilée. Ce traitement laborieux des mains est typique de Midjourney.

F – La séparation entre la robe blanche et le bras est continue, comme s’il ne faisait qu’un.

C – Une boursouflure sous l’œil, typique des visages de Midjourney, est atténuée par des traces de lumière (A).

D – On observe la même anomalie anatomique dans le cou, également atténuée par des traces de lumière.

G – Le bras gauche manque et a disparu dans le fond noir de l’image, mais la main de ce bras est parfaitement visible en bas à droite de l’image.

A – Des marques de lumière sur le tirage photo, ajoutées en post-production pour donner un effet « tirage argentique » et masquer les imperfections produites par l’IA.

C’est l’ensemble de ces éléments et l’aspect général «  flou » qui nous ont orienté vers une création de type Midjourney, probablement accompagnée d’une retouche d’image.

Les articles sur l’IA et Midjourney
>
IA, Comment reconnaitre les images Midjourney pour s’en démarquer.
> IA. Midjourney ou le tsunami des créatifs

Source de l’article
https://www.bbc.com/news/entertainment-arts-65296763

Patrice Tardif

A propos de Patrice Tardif

Ayant d'abord travaillé en tant que Directeur Artistique au sein d'une agence web spécialisée dans les grands comptes institutionnels, j'ai toujours nourri une passion pour le design, le graphisme, l'illustration et l'esthétique en général. C'est pourquoi j'ai créé la plate-forme Ultra-book, dans le but de fournir aux créatifs des outils simples et pratiques pour présenter leurs travail.
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